Alain de Benoist : "On Geopolitics"
Alexandr Dugin : "Eurasia : the Perspectives of Multipolarity and Fourth Political Theory"
Laurent James : "Eurasianism and Spirituality" (lien vers Black Gnosis)
Voici le compte-rendu de la journée londonienne par Alexandr Dugin.
"London conference was exciting. Excellent speech of Alain de Benoist: the complete version of really non-conformist Political Philosophy (anti-liberal, anti-capitalist, based of Geopolitics, anti-titanic, pluriversum, 4PT at its best). - The essence of Alain de Benoist is real Revolutionary identitarian European position of classical and profound Europe (not Anti-Europe of Modernity). Only those w...ho follow Alain de Benoist (on the right) can liberate themselves from the manipulation of System (majority of far right people are under this manipulation - by racism, anti-socialism and so on - they are used by capitalists to defend capitalism that destroyed Tradition and continue to destroy it). Alain de Benoist is one and only, the best one, absolutely correct, clear and coherent. I think that acceptation of his discourse is the border line between us and them.
The speech of Laurent James was enthusiastic and inspiring, post-modernist and traditionalist at the same time - Parvulesco style, very good. I think we need to promote Laurent and his texts more. His text on Japan (in his blog) is fantastic.
I myself have explained how I understand the End, the World and what means, for me, the word "present". Then I gave my vision of the US decline (economically/geopolitically) and I have stressed the dimensions of the catastrophe that is already here and its irreversibility. I have made my suggestions that the inevitable fall of USA will provoke the fall of all Modernity - including in the BRICS countries. So not only USA is doomed, modernized countries (including present state Russia) are doomed also - the crisis is not local and technical, it is rather the real End of the Modern World as such. So modern Russia will disappear. It has bad side and good side: good side that we, traditionalists, will have the window of opportunity to affirm ourselves as leading political and historical force, the historical block of 4PT and to begin (re)construct Eurasian Empire; bad side is that the quick end of USA will be not automatically solution (salvation) for Russia and we will confront the problems that present Russian government and political elite cannot imagine - not to speak of solving and that will affect Russia hardly and may be deadly. The last part of my speech was dedicated to the moral choice in the present situation of the End: I have proposed the strategy of the resurrection of the Dasein (being t/here) in pluralistic form - every culture has its own Dasein, so every culture should prepare its own Er-Eignis (En-Owning). The last battle against the falling titans is approaching. We need to prepare the terrain for the return of our gods. They are different, as our cultures, but the enemy is common, the same. So that is the basis for existential historical block, the Revolution of Dasein or rather of Daseins. The history is open again. I consider that to be a sort of "Last call".
Et un compte-rendu sur Counter-Currents :
http://www.counter-currents.com/2014/02/the-end-of-the-present-world/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=the-end-of-the-present-world
En voici la traduction, effectuée par des parousiens :
The speech of Laurent James was enthusiastic and inspiring, post-modernist and traditionalist at the same time - Parvulesco style, very good. I think we need to promote Laurent and his texts more. His text on Japan (in his blog) is fantastic.
I myself have explained how I understand the End, the World and what means, for me, the word "present". Then I gave my vision of the US decline (economically/geopolitically) and I have stressed the dimensions of the catastrophe that is already here and its irreversibility. I have made my suggestions that the inevitable fall of USA will provoke the fall of all Modernity - including in the BRICS countries. So not only USA is doomed, modernized countries (including present state Russia) are doomed also - the crisis is not local and technical, it is rather the real End of the Modern World as such. So modern Russia will disappear. It has bad side and good side: good side that we, traditionalists, will have the window of opportunity to affirm ourselves as leading political and historical force, the historical block of 4PT and to begin (re)construct Eurasian Empire; bad side is that the quick end of USA will be not automatically solution (salvation) for Russia and we will confront the problems that present Russian government and political elite cannot imagine - not to speak of solving and that will affect Russia hardly and may be deadly. The last part of my speech was dedicated to the moral choice in the present situation of the End: I have proposed the strategy of the resurrection of the Dasein (being t/here) in pluralistic form - every culture has its own Dasein, so every culture should prepare its own Er-Eignis (En-Owning). The last battle against the falling titans is approaching. We need to prepare the terrain for the return of our gods. They are different, as our cultures, but the enemy is common, the same. So that is the basis for existential historical block, the Revolution of Dasein or rather of Daseins. The history is open again. I consider that to be a sort of "Last call".
Et un compte-rendu sur Counter-Currents :
http://www.counter-currents.com/2014/02/the-end-of-the-present-world/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=the-end-of-the-present-world
En voici la traduction, effectuée par des parousiens :
"La fin du monde présent" est le titre d'une conférence qui
s'est tenue le 12 Octobre 2013 dans un lieu prestigieux de Londres. Les trois
conférenciers étaient tous des sommités de la Nouvelle Droite européenne:
Laurent James, Alain de Benoist et Alexandre Douguine. Le thème de la
conférence s'articulait autour du déclin de la puissance américaine et de
l'émergence du monde multipolaire.
Laurent James
Le premier orateur était Laurent James, et son discours s'intitulait
« Eurasisme et spiritualité. » Il a décrit la situation post-moderne
occidentale comme étant le nadir de l'accomplissement évolutionnaire.
Selon ses vues, l'ère post-moderne s'inaugure en 1945 avec la première
attaque nucléaire de l'Amérique sur le Japon. Ce fut l'acte par excellence des forces
anti-traditionnelles, qui ont démontré leur mépris pour l'humanité et leur
désir nihiliste de domination universelle. Cela a établi les conditions dans lesquelles nous vivons aujourd'hui et où
l'homme est pire que satanique, où, en fait, « l'homme salit Satan. »
La spiritualité est inexistante dans la post-modernité parce qu'un
écran a été déployé entre l'homme et le sacré. A cause du libéralisme, de la
finance et du journalisme il n'y a plus de relations hiérarchiques qui puisse
mettre l'homme en contact. Il s'est instauré à la place un nivellement
chaotique de tous les hommes, afin que l'égalité ne soit plus qu'égalité du
non-sens et de la séparation.
Pour James, il ne saurait y avoir aucune possibilité de restauration
dans le système actuel. A elle seule, l'existence de
la démocratie (l'outil ploutocrate) garantit la corruption de toutes les élites
politiques. Ce n'est donc pas tant une révolution du système politique
dont il est question, qu' une révolution dans les âmes de l'élite politique
elle-même. Exotériquement, cela doit être exprimé par une distinction claire
entre la règle spirituelle et temporelle , cette dernière étant la
"servante" de la première.
James pense que le christianisme celtique est la nécessaire
orientation spirituelle pour l'Eurasie. Pour renouer avec ce courant, il faut
continuer l'œuvre des Chevaliers du Temple qui "ont constitué un lien puissant entre l'Europe celtique, Rome et le
Proche-Orient. " Les Templiers sont une société modèle, initiatique,
celle qui a combattu la poussée des États-nations modernes et qui a établi une
fraternité supranationale. James considère que les Templiers furent les
pourvoyeurs du christianisme celtique, tout en agréant les autres traditions
rencontrées au cours de leurs épopées à travers l'Eurasie. Leurs héritiers
doivent de même développer une vision celtique du christianisme, et reconnaître
la légitimité des autres traditions spirituelles : « Ce royaume sera béni par le cercle intérieur des Prêtres , le Cénacle
des Prêtres , guides des principales religions
qui irriguent tout le continent à la manière d'ardentes veines pulmonaires :
christianisme , bouddhisme , hindouisme , spiritualités hyperboréenne et
celtique, chacune d'entre elle profondément animée par un rythme céleste
semblable sous l'autorité du couronnement cosmique de la Déesse Mère suprême ,
Notre-Dame des Armées, la Mère fondatrice de la profonde spiritualité des
bastions de notre continent " .
James parle de « christianisme celtique » à dessein, afin de mettre en
évidence la contradiction entre son identité européenne et le catholicisme.
Dans son texte "Dharma manifesto",
publié récemment, Sri Dharma Acharya Pravartaka fait une distinction similaire
entre le christianisme paulinien et le christianisme archaïque, le premier
étant associé à aux forces anti-dharmiques et abrahamiques, et le second étant
un christianisme gnostique conforme au Dharma.
Cette sorte de distinction démontre l'urgence présente du
jaillissement d'une nouvelle et vigoureuse spiritualité européenne. Toute
formulation qui espère échapper à la nullité de l'assimilation post-moderne
doit revenir aux fondations originelles de la spiritualité européenne, à ses sources. Un tel éveil ne pourra advenir au
sein du christianisme qu'autant qu'il se rénove. Cela reste à voir.
Mon inquiétude est la suivante: de même que la démocratie corrompt les
élites politiques (comme James l'a justement souligné ), le christianisme
aurait une action corruptrice sur les élites spirituelles. Le goût du Mouvement
Eurasien pour le Christianisme Orthodoxe est prononcé, mais que cette forme
religieuse soit intrinsèquement libre de la décadence qui a sapé les autres
sectes chrétiennes, cela est loin d'être évident.
Alain de Benoist
L'orateur suivant était Alain de Benoist, dont le discours
s'intitulait "La géopolitique aujourd'hui". Il a fait valoir qu'une
approche géopolitique sur les affaires du monde permet de faire émerger de
profonds impératifs dans le champ de l'étude. En particulier, il s'est
concentré sur la distinction entre puissances maritimes et puissances terrestres
. Ce point de vue fait apparaître les contraintes géographiques qui
s'appliquent aux pouvoirs politiques, et permet ainsi une analyse plus ample
que si l'on s'en tient aux seuls plans idéologique, économique ou sociologique.
L'approche géopolitique sert à définir des contraintes réelles, plutôt que des
contraintes présupposées .
L' ordre mondial actuel est défini par l'Amérique comme grande
puissance de la Mer, position autrefois occupée par la Grande-Bretagne. En tant
que telle, l'Amérique est le principal agent du libre-échange et de l'érosion
concomitante des frontières et des identités. Le continent eurasiatique
représente au contraire la grande puissance de la Terre, et se caractérise
comme un lieu de frontières, de distinctions, et de politique. Ces différentes
caractéristiques sont envisagées comme liées aux situations géographiques
respectives. Le caractère naturel d'une puissance maritime est dictée par le
déracinement, le libre flux de la mer, et de Benoist l'identifie comme
caractéristique propre de la mondialisation postmoderne. La situation
américaine est telle qu'elle tend naturellement vers un état de flux et
d'échange, tandis que la situation eurasienne tend à la fixité et à la
centralité. Ces tendances sont de profondes propriétés se situant sous le
niveau d'action de la politique consciente, mais elles l'influent de façon
directe.
L'objectif prioritaire de l'Amérique est toujours de supprimer le bloc eurasiatique qui pourrait remettre en cause sa
domination unipolaire. C'est selon cet objectif, en grande partie, que
l'Amérique tente de confiner la Russie. De Benoist note que les « révolutions colorées » en cours,
soutenues par la C.I.A., doivent être considérées dans ce contexte .
Il conclut en déclarant : «Il
n'y a plus que deux positions possibles : être du côté de la puissance maritime
américaine, ou être du côté de la puissance continentale eurasienne . Je suis
avec cette dernière. "
Alexandre Douguine
Le dernier orateur était Alexandre Douguine, auteur de La Quatrième Théorie Politique, et son
discours était intitulé " La Fin du
Monde Présent - Eurasie: les perspectives de la multipolarité et la Quatrième
Théorie Politique. "
Citant Heidegger, Douguine affirme que le monde est uniquement présent
pour les êtres humains, car seuls les humains sont capables de conceptualiser
la mort, et cette prescience est nécessaire à l'Être authentique. L'Être
authentique existe dans la présence du sacré,
en pleine connaissance de la présence de la mort. Le post-modernisme refuse de
reconnaître le sacré et se cache de la mort. Il refuse donc d'amener le monde
en présence, et délivre un Être complètement inauthentique. Cet affaiblissement
de l'Être nous rend absents au monde, remplacé par le simulacre du virtuel.
Dans la virtualité l'absence du monde n'est pas flagrante, car le vide est
rempli d' inauthenticité, et la fin n'est jamais vécue comme finalité, mais
seulement comme une faute. À ce stade, les remarques philosophiques de Douguine
deviennent presque gnostiques, le pseudo-monde du virtuel ressemblant au
domaine du démiurge. Ce démiurge est opposé non pas au réel, mais au sacré. Le
virtuel est en dessous de la réalité, le sacré est au-dessus.
Il poursuit en déclarant que l'effondrement des États-Unis est
inévitable, parce que les dettes toxiques qui ont détruit le système bancaire
en 2008 ont été prises en charge par l'État américain. Ainsi, alors que
l'effondrement du système bancaire a été différé, la dette est passée à l'état
qui ne sera pas en mesure de l'assumer. Les États-Unis sont condamnés parce
qu'il se sont fait refiler les dettes générées par les oligarques milliardaires
mondiaux: "L'avenir est déjà vendu
et mangé." Avec la ruine des États-Unis d'autres pays suivront, même
les économies émergentes qui pourraient sembler pouvoir bénéficier d'un tel
effondrement. Toutes les économies en croissance ont été infectées par le
capitalisme, et l'effondrement des États-Unis sera leur perte puisque ses
effets se propageront à travers les marchés financiers mondialisés .
La mort des États-Unis équivaut à la mort de la (post) modernité. Qu'adviendra-t-il après cela? Douguine pose la
Quatrième Théorie Politique comme la nouvelle philosophie apte à transcender complètement la modernité. La
Quatrième Théorie Politique reconnaît l'Être, le Dasein, comme agent politique fondamental. Les trois précédentes
théories politiques de la modernité (le marxisme, le fascisme et le
libéralisme) ont toutes définies leur action politique d'une manière que
Douguine considère comme ancrée dans la modernité: respectivement, la classe,
la race, et l'individu. Il les considère comme étant
des notions conceptualisées, et donc intégrées dans le simulacre virtuel de la
modernité. De l'avis de Douguine, le Dasein
est un agent non-conceptuel qui sera en mesure de faciliter la ré-émergence du
sacré. Ainsi, l'effondrement de l'Amérique est perçue non essentiellement comme
un événement économique ou politique, mais plutôt comme l'ouverture de la
possibilité d'une nouvelle métaphysique politique.
Fils communs
Malgré la diversité du sujet en la matière, il est intéressant de
noter que les trois orateurs ont choisi de décrire la faillite spirituelle du
post-modernisme et de placer cette déficience
au cœur de leurs critiques de l'Amérique. Pour Laurent James, le
post-modernisme est un écran qui sépare l'homme du sacré et donc détruit la
possibilité de relations hiérarchiques. Nous sommes tous dans le caniveau, mais
aucun d'entre nous n'observe les étoiles. Pour
Alain de Benoist, la domination de la puissance maritime érode nécessairement
les frontières et les distinctions et, de par l'importance du libre-échange
pour un tel pouvoir, elle devient le moteur de la mondialisation et la destructrice
de toutes les distinctions. Pour Alexandre Douguine, la virtualité du
post-modernisme est une négation de l'Être, un temps mort dans lequel nous
sommes séparés du sacré.
Trois facettes d'un même problème. Lorsque tout cela est pris en
considération, il devient clair que l'idée eurasienne (comme exprimée ici)
n'est pas principalement axée sur l'agrandissement d'un nouvel Imperium russe au détriment d'une
Amérique en déclin. S'il est vrai qu'une Russie forte, capable de d'affronter
les pires périls de la lointaine Amérique, est souhaitable, le projet eurasien
va plus profond que cela. Et cet objectif plus profond est la victoire du
sacré, de la vie elle-même, sur l'involutive négation du moloch américain.
Il est certain que l'Eurasisme et la Quatrième théorie politique sont
considérés avec suspicion par les éléments du monde anglophone (voir le récit
édifiant de Greg Johnson et de Michael O'Meara champion de la Troisième Théorie
politique, par exemple). Et les interprétations nébuleuses qui pourraient être
appliquées à la notion de Dasein
comme un agent politique semblent inviter une pluralité de manifestations qui
semblent… et bien, très post-modernes. Mais cela dit, la Quatrième Théorie
Politique de Douguine reste l'un des arguments les mieux articulés pour une
théorie politique identitaire et non-totalitaire qui puisse se positionner
au-delà des idéologies redondantes du XXème siècle.
Les choses se précisent...
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